Envie d'eau froide (Libre)

[Kyden]

Il ne faisait pas vraiment froid même si la neige recouvrait le sol. J'aimais le froid. Pas le froid qui vous glace jusqu'aux os et qui vous donne envie de renoncer à la vie elle-même, mais le froid qui vous mord d'un seul coup, qui vous réveille et vous remet les idées en place. Voilà pourquoi j'aimais l'eau froide. L'eau froide. Oui, j'avais bien envie d'aller me tremper un peu. Sauf que dans la vallée blanche il n'y avait pas de rivière et que la rivière de glace était prise dans la glace, comme son nom l'indique.
La neige m'arrivait à mi-pattes et lorsque je me laissai tomber sur le dos je m'enfonçai à tel point que mon champ de vision fut limité à une bande de ciel d'un bleu pur. Un frisson de plaisir me parcouru lorsque la neige s'engouffra dans ma fourrure. J'espérais que, quand mon heure serait venue, ce serait ainsi que je m'éteintrais. Mais mon heure n'était pas venue, pas encore, je devais retrouver mon père et lui faire payer. Je me relevai en me promettant que je le ferais, un jour, quand le temps serait venu, quand je trouverai sa trace, mais je devais encore progresser car le peu de fois où maman m'avait parlé de lui, elle m'avait dit qu'il était un guerrier hors paire. J'avançai en réfléchissant à ça, je n'avais pas de but je marchais juste pour passer le temps. Alors que je ruminais de sombres pensées une odeur me parvint, l'odeur d'un autre Nix. Je me tournai vers l'endroit d'où venait l'odeur en pestant. Aujourd'hui je n'avais aucune envie de parler à qui que se soit...

[Nirvana]

Chère Lili, tu ne peux pas savoir comme tu me manques. Les jours sans toi me semblent aussi longs qu'une saison entière lorsque tu étais avec moi. J'ai trouvé refuge ici, au coeur de ces montagnes, et j'ai été recueillie par le clan Nix. Leur chef, Opale, me paraît sympa. Mais mon arrivée ici m'a apporté une solitude insupportable. Je me sens plus seule encore que lorsque je t'attendais à l'orée des sous-bois. Je m'ennui, nos parties de cache cache me manquent, même si tu mettais un temps fou à me retrouver. C'est difficil de chasser. J'ai essayé maintes fois ces derniers jours. Seuls les lemings sont facils à attraper. Les oisillons dans leur nid aussi. Mais j'ai toujours faim. Les trois oisillons que j'ai déniché aujourd'hui n'ont pas appaisé ma faim. Alors je suis allée visiter mes nouvelles terres, moi qui ai pris l'habitude de rester près de la frontière, là où les hommes m'ont relâché. J'ai arrêté de t'attendre indéfiniment, toute la journée, car je sais qu'ici, au coeur de la neige, tu ne me retrouveras pas. Mais j'ai gardé cette habitude de t'attendre chaque matin, au sommet de la cascade, là où le ruisseau figé se libère de la glace et donne vie aux chutes de la cascade changeante, comme ils l'appelelent ici. J'attend quand même. J'attend qu'on vienne me chercher, jusqu'à ce que le soleil soit complètement levé. Mais le temps passe, et personne ne vient. Il y a trois jours que je suis dans ce monde étrange, si différent de ta maison, des sous-bois... Les moment où je t'attend sont comme une bougie infiniement longue. Elle se consume comme le temps, et j'ai peur qu'un jour cette bougie ait complètement fondu, que j'oublie de t'attendre, que tu viennes et ne me vois pas...
Ce matin j'ai découvert la vallée blanche. Une belle étendue de neige, d'un blanc immaculé. Le ciel était d'un bleu sans nuages, magnifique au dessus de cette blancheur éclatante. Je me suis aventurée dans cet endroit qui m'était encore inconnu. C'était beau, mais pas autant que ma forêt, là où j'avais grandi. Bref. J'ai continué mon chemin avec de la neige jusqu'au ventre. J'ai regretté d'être petite. La neige c'est froid, et celle-ci était bien plus froide que celle qui tombe en hiver dans les sous-bois. Au loin j'ai aperçu une tâche gris clair. Un autre félin je me suis dit. Gagné. En m'approchant de plus près j'ai reconnu une panthère, un mâle aparemment. J'oublie toujours d'utiliser mon odorat. Un peu plus tard, quand je n'étais plus qu'à deux mètres de lui j'ai su qu'il était des miens, de mon nouveau clan. Je n'ai as su comment l'aborder. En même temps c'était la deuxième panthère que je rencontrai ici. Je n'ai pas l'habitude de parler, puisqu'avec toi, nous ne parlions pas le même langage. Ca m'étonne même que je sache encore parler ma langue natale. Je ne me souviens même plus de ma mère, je ne sais même pas si j'avais des frères et soeurs... Je ne me souviens en rien de mon passé, d'avant que tu ne me trouves dans cette cachette, que tu m'emmènes avec toi, dans ta maison...
J'ai regardé la panthère, sans parler. J'avais peur de dire un truc et qu'en fait ça veuille dire autre chose que ce que je croyais. Je me suis dit que si je me rappelais des mots, peut-être avais-je oublié leur signification, m'étais-je embrouillé avec d'autres... Je me suis contenté de saluer la panthère en face de moi. Elle n'avait pas l'air très amicale. Tant pis...

[Kyden]

C'était une jeune once qui devait avoir un ou deux ans de moins que moi, elle me salua de la tête. Elle avait l'air gentille mais il y avait un éclat de tristesse dans son regard. Ca ne faisait sûrement pas longtemps qu'elle faisait partie des Nix, je ne l'avais jamais vue, mais se n'était pas sa qui me l'avait fait pensé, c'était le mélange de fascination et d'émerveillement qu'on pouvait discerner au fond de son regard. Moi-même j'étais ému par cette étendue d'un blanc pur qui semblait infinie et pourtant je vivais ici depuis toujours. J'avais tourné la tête pour observer le paysage, mes yeux revinrent se fixer dans les siens. Toujours cette tristesse au fond du regard de la jeune panthère. Je sentis mon coeur se serrer, cette lueur m'était si familiere... C'était la même douleur que celle qui brillait dans les yeux de maman. Je me sentis proche d'elle, j'avais envie de la réconforter même si je ne savais pas se qui la tourmentait, de toute façon, je ne savais pas comment faire. Je lui adressai un sourire maladroit, sa faisait tellement longtemps que je n'avais pas souris.

_ Je m'appelle Kyden, et toi ?

Je ne pouvais pas la réconforter, mais je pouvais au moins essayer de lui changer les idées.

[Nirvana]

La panthère m'a regardé droit dans les yeux... Il semblait chercher je ne sais quoi dans mon regard. Puis il m'a parlé. Encore une fois entendre la voix d'un de mes congénères m'a donné des frissons. J'ai repassé en boucle ses paroles, jusqu'à leur approprier facilement un sens. Il s'appelait... Kyden. Un nom étrange. Ce qui m'a surpris c'est qu'il m'a demandé mon nom, comment je m'appelle. J'ai hésité longtemps. Je ne sais plus comment ma mère m'avait appelé quand je suis née. Après un long silence réfléchi, j'ai finipar dir.
-Nirvana...
Un mot, un nom, c'était peut-être mieux qu'un gros bafouillage... Et c'était déjà dur à prononcer. A mon tour je l'ai regardé dans les yeux. Mon coeur rata un bond. J'ai eu mal... Il conaissait tout ici. Il savait chasser, il avait certainement grandi dans ce monde sauvage, il semblait à l'aise avec les autres et apte à parler avec tout le monde. QUant à moi la faim me nouait l'estomac, je me sentais à part dans ce monde qui n'était pas le mien, j'avais l'impression d'être en trop... je l'étais peut-être. Par dessis tout je peinais à ne dire qu'un mot. Et pourtant ce langage était le mien... Celui de ma mère, de mes ancêtres... Une écharpe de brume a semblé entourer mon coeur, l'étouffer, accentuer la douleur, mais en même temps l'adoucir... C'était étrange. De la jalousie? De la peur d'être rejetée? A ce moment là mes yeux ont fui le monde, comme si j'avais honte d'être là, comme si j'étais humiliée.
Le monde qui m'entourait m'a semblé encore plus inhospitalié que d'habitude, la cabane que tu m'avais construite m'a manqué, tes caresses aussi... Ici je suis seule. Et l'inconnu en face de moi, Kyden comme il a dit s'appeler, m'a rappelé la dure réalité des choses...

[Kyden]

-Nirvana...

Elle avait prononcé ce mot d'une voix hésitante marquée par une sorte d'accent. C'était certain, elle ne venait pas d'ici et une question tournait en boucle dans ma tête : "Se pouvait-il que certaine panthères parlent une autre langue que celle que je connaissais ?". J'aurais voulu lui poser la question, mais si elle ne parlait pas ma langue elle ne pouvait pas comprendre-quoi qu'elle avait bien compris ma première question- et si elle parlait la même alors elle pouvait être vexée par ma question.
Je sortis de mes pensées quand elle planta ses yeux dans les miens et soudain elle me parue encore plus triste, son regard se voila, mon coeur se serra. Je ne savais pas se qu'avait vécu cette panthère mais elle était si jeune et pourtant déjà tellement triste. La vie était injuste et bien que je ne la connaisse pas j'étais persuadé que le destin c'était acharné sur elle. Que pouvais-je faire pour elle ?
Je connaissais ces terres qui lui étaient inconnues, je savais y chasser... Mais biensûre ! Pourquoi n'avais-je pas compris avant ? Elle ne connaissait pas ces terres et à en juger par sa maigreur, elle ne savait pas y chasser. Dans la vallée blanche on trouve pas mal de rennes et de renards polaires, de quoi lui remplir l'estomac pour le moment. Je lui offris un sourire chaleureux :

_ J'ai un petit creux, ça te dirais que je te montre où trouver des rennes ?

[Nirvana]

Il m'a souri. Kyden m'a souri. Un sourire dont j'ignorais la raison, du moins jusqu'à qu'il me dise qu'il avait faim. Il m'a demandé si je voulais savoir où trouver des... des rennes. J'ai laissé un grand moment de silence. Un renne... qu'est-ce que c'était au juste? J'ai médité pendant de longs instants, je me suis dit que si avant il m'avait dit avoir faim, c'est qu'un renne devait être une proie. Si tu savais... c'est sur d'être nouvelle dans un monde si différent du tien. Tout en hochant la tête plusieurs animaux ont défilé dans mes yeux, des animaux de toutes sortes parmi lesquels j'ai essayé de trouver le renne. Au final mon esprit s'est imaginé un étrange mélange de lapin et de chevreuil, ce que tu m'as souvent montré dans tes livres d'images. J'ignorais si j'étais loin ou non de la réalité sur ce qu'était un renne. J'ai essayé de me rappeler tes livres d'images, je n'ai fait que m'embrouiller, rajoutant à ma supposition des griffes de renard et une huppe de plume au sommet de la tête entre ces deux longues oreilles blanches... Le résultat a été assez bizarre, bien loin d'être magnifique et encore plus loin d'être plausible. Pourtant mon esprit se basa sur cette image, lorsq'une deuxième fois j'ai acquiescé face à la proposition de Kyden.

[Kyden]

Il y eu un très long silence durant lequel la jeune panthère sembla réfléchir, je fini par croire que j'avais vu juste, Nirvana ne parlait pas ma langue et elle ne m'avait pas compris. Puis, alors que je m'aprettais à reformuler ma proposition sous forme de signes, elle acquiessa. Je me rendis compte à quel point j'aurai eu l'air idiot si je m'étais mis à gesticuler pour lui expliquer quelque chose qu'elle avait déjà compris. Je lui fis donc signe de me suivre, je me dirigeai vers l'endroit où la Vallée blanche, la Rivière de glace et la Forêt trompeuse se rejoignent. Souvent on y trouve un petit troupeau de rennes, mais celui-ci ne s'approche pas trop de la Forêt trompeuse, sûrement pour les mêmes raisons que la plupart d'entre nous. Elle ne m'inspire pas confiance - si ce terme convient pour parler d'une forêt - de plus des histoires étranges circulent sur cet endroit.
J'imaginais que Nirvana devait avoir du mal à ce repérer ici étant donné que le paysage etait uniforme, mais moi j'étais né ici et la seule chose qui pouvait me perdre c'était de marcher en plaine tempête de neige, je perdais alors mais repères. Il y avait aussi la Forêt trompeuse où je n'étais encore jamais allé. Au bout d'un long moment de marche nous arrivâmes enfin sur les rives de la Rivière de glace, nous n'étions plus très loin. On arrivait à l'endroit où sont les rennes la plupart du temps, mais je ne perçu que de vieilles odeures. Je marquai un pause, surpris. Il arrivait parfois qu'ils se rapprochent de cette forêt maudite mais c'était rare. Je me remis en marche, lorsque au loin j'aperçu enfin le troupeau, les premier arbres de la Forêt trompeuse étaient visibles. Comme à chaque fois que je m'approchais de cet endroit ma fourrure se hérissa. Je me calmai, c'était surement à cause de ce que l'on racontait sur elle que cette forêt me faisait cet effet, après tout c'était certainement des légendes, des mensonges pour dissuader les petits de s'y aventurer. Je me forçai à me concentrer sur les rennes puis me tournai vers Nirvana.

_ Voilà notre repas.

[Nirvana]

Nous avons traversé la vallée. Je ne m'imaginais pas qu'un endroit puisse être aussi vaste, aussi blanc et uniforme... Comment se repérer ici? Moi j'ai l'habitude de ma forêt, d'arbres différents, d'odeurs diverses... Ici tout se ressemble. Je me suis demandé comment Kyden faisait pour savoir où il allait. Bientôt j'aperçus une tâche sombre à l'horizon. Mes oreilles se sont dressées, quand le vent m'apporta l'odeur reconaissable des sapins. Je me suis souvenue de la forêt qui m'a abrité pendant presque deux ans... demandé si c'était possible que ce soi celle-ci... Puis mes rêves se sont brisés, je me suis souvenue que c'était impossible, que tu est bien trop loin...
Nous sommes arrivés sur la berge d'une rivière gelée. Je suivais toujours Kyden qui ralentit. J'ai vu sa fourrure se hérisser. Pourquoi? Soudain j'ai aperçu de gros animaux munis de cornes. Ils étaient grands, nombreux, je me suis dis que c'était ça qui l'avait effrayé. Pourtant le mâle a continué à s'approcher. J'ai pensé que c'était trop risqué, que nous devrions faire demi tour et trouver une proie ailleurs. Mais non, Kyden a continué à avancer à pas feutrés. Il s'est alors retourné vers moi, m'a dit que notre repas était là. Je n'ai pas compris tout de suite que c'étaient ces choses notre "repas". Quand j'ai compris mes yeux se sont écarquillés. Tu t'imagines? Des bêtes dix fois plus lourdes que nous... Sur leur crâne de puissantes cornes, des sabots puissants... Je me suis dit qu'il était devenu fou. Pourtant il n'a pas eu l'air de plaisanter. Je l'ai regardé, puis mon regard s'est posé sur les bêtes, avant de revenir sur Kyden... La vie tel qu'elle l'était réellement s'est imposée à moi. Fini la facilité, fini les morceaux de viande que tu me donnais, fini les écureuils et les oisillons si facils à capturer... Désormais mon repas c'est les grosses bêtes comme ça...
Mon coeur s'est serré... Je me suis demandé si j'arriverai à survivre seule, dans cette nature inhospitalière et innaprivoisée, si sauvage et difficile... J'ai planté mes griffes dans la neige, comme si je vuolais m'accrocher à quelque chose. Je crois que la vie m'a posé un défi... Désormais je dois survivre ici... sans toi.

[Kyden]

Elle me sembla surprise en apercevant les rennes, peut-être était-elle impressionnée par leur nombre car ce troupeau était assez grand. Comme d'habitude ils broutaient les quelques pouce qui arrivaient à survivre sur les rives de la rivière et sous là neige mais ils se déplaçaient souvent pour trouver de quoi manger, il fallait dire que les plantes n'étaient pas abondantes ici. Je me camouflai un peu plus dans la neige et scrutai le troupeau à la recherche d'une proie facile qui se serait éloigné de ses congénères. Je l'aperçue rapidement, un vieux renne qui grattait la neige de son sabot à la recherche d'herbe. Malheureusement il n'était pas vraiment écarté du troupeau, tampis on allait devoir faire avec, on allait devoir s'approcher le plus près possible sans les alerter. Sans la regarder, toujours conscentré sur notre proie, je m'adressais à Nirvana :

_ Labas il y a un vieux renne, il est assez proche du reste du troupeau alors on va devoir s'approcher le plus près possible sans nous faire repérer, il faut qu'on arrive chacun d'un coté pour qu'au dernier moment il s'affole et ne sache pas où aller. N'alerte pas non plus les autres, si un t'aperçois, ils vont tous partir. Tu vas partir tout droit et l'attaquer du coté qui te fait face, mois je vais le contourner et je l'aborderai du coté de la Forêt Trompeuse, attend que je sois en place pour l'attaquer, on doit agir ensemble...

Je partis les yeux fixés sur le chemin que j'allais emprunter, j'allais faire une boucle un peu large mais il vallait mieux faire ça plutôt que de se faire repérer, la neige était haute, c'était parfait, je m'aplatissai ne laissant dépasser que le haut de ma tête pour voir où j'allais. Je jetai un rapide coup d'oeil pour voir où était Nirvana, mais je ne voulais pas me faire repérer et me rebaissai immédiatement sans l'avoir aperçue. Je devais lui faire confiance. Je continuai ma boucle, arrivé à quelques mètre de la lisière de la forêt de fis demi-tour, j'avais l'impression que quelque chose allait sortir de l'ombre des arbres pour m'entrainer, je me secouai. Chasser, j'étais là pour chasser et ce n'était pas des histoires stupides qui allaient me déconscentrer. Je me rapprochai lentement de notre prochain repas...

[Agony]

La routine... Je m'ennuie, alors je me ballade. Je ne quitte pas le territoire Nix. Je descend des pics vers la vallée. Je ne sais pas ce que je fais. Mon esprit est ailleurs. Comme si quelqu'un s'est infiltré en moi, et me commande. Pourtant, c'est moi qui décide d'aller vers la vallée.
Une vague d'ennui me submerge... Comme un " rat de marée ". Je fais parti d'un clan... Pourtant, je m'emmerde comme si j'étais seule. Je ne sais pas quoi faire. Je ne sais pas comment faire passer le temps. Une ballade ne me divertiras pas. Mais peut-être, je croiserais de nouveau visage. Évidement, je ne peux croiser que de nouvelles têtes étant donné que je ne connais personne...
Une chanson me trotte dans la tête... Ma mère me la chantait quand j'étais petite. Elle m'avait donné sa traduction aussi. C'est en " englé " :

God bless us everyone
We're a broken people living under loaded gun
And it can't be outfought
It can't be outdone
It can't outmatched
It can't be outrun
No

God bless us everyone
We're a broken people living under loaded gun
And it can't be outfought
It can't be outdone
It can't outmatched
It can't be outrun
No

And when I close my eyes tonight
To symphonies of blinding light
God bless everyone
We're a broken people living under loaded gun
Oh oh
Like memories in cold decay
Transmissions echoing away
Far from the world of you and I
Where oceans bleed into the sky

x2
God save us everyone
We will burn inside the fires of thousand suns
For the sins of our hands
The sins of our tongues
The sins of our father
The sins of our young
No

And when I close my eyes tonight
To symphonies of blinding light
God save us everyone
We will burn inside the fires of thousand suns
Oh oh
Like memories in cold decay
Transmissions echoing away
Far from the world of you and I
Where oceans bleed into the sky

Oh oh
Like memories in cold decay
Transmissions echoing away
Far from the world of you and I
Where oceans bleed into the sky

x6
Lift me up
Let me go

x2
God bless us everyone
We're a broken people living under loaded gun
And it can't be outfought
It can't be outdone
It can't be outmatched
It can't be outrun
No

Sans prêter attention où je vais, je vois une file de rennes courir, devant moi, traqués par deux panthères.
Une question s'impose : Je les suis ou je m'en fous ?
Comme je m'ennuie, je décide de les suivre. Ils sont des Nix, je reconnais leurs odeurs. Ils pistent le vieux rennes, le plus simple, et le plus maigre... Je préfère m'attarder sur un jeune adulte, vif et musclé.
Les autres panthères m'ont remarqué... Je ne sais pas ce qu'ils pensent de moi. J'espère que je ne les dérange pas... Après tout, j'aurais tout le temps de m'excuser. Quoique, ca commence mal... Si je les gènes, je me fais déjà des adversaires... Du même clan.
Je verrais s'ils sont sympa, et me soumettrais à leurs idées... Vive l'improvisation !

[Nirvana]

Kyden s'est tapi, dans une position qui a éveilé quelques souvenirs en moi: celle d'une panthère au pelage argenté au milieu d'une forêt enneigée, prête à bondir sur un grand animal qui ressemblait quelque peu à ces rennes. J'ai cherché jusqu'à comprendre que c'était, sans nuls doutes, ma mère. Jamais encore des images aussi précises ne s'étaient répercutées dans mon esprit. Peu m'importait. J'ai reporté mon attention sur Kyden, me baissant un peu plus, essayant d'imiter sa position, avec beaucoup de défauts... Il m'a montré l'un des rennes, qu'il jugeait vieux, a dit qu'on allait devoir l'attaquer ensemble, le prendre de pars et d'autre. Ma gorge s'est serrée, je me suis imaginée la bête donnant un fort coup de sabot, tuant Kyden...
Sans plus faire attention à moi le mâle s'est mis à ramper, aussi discret qu'un souffle de vent... Je n'ai pas su que faire. Non je ne devais pas le suivre. Oui, je devais prendre le renne à revers. D'accord. Sans la moindre grâce je me suis mis à mon tour à ramper, de façon très étrange et certainement pas discrète. J'ai essayé de suivre Kyden des yeux, je me suis dit qu'à deux nous avions une chance face à cette chose, que si Kyden était expérimenté j'y arriverais à ses côtés. Mais quand faudrait-il bondir?
Les yeux rivés à la fois sur le renne et sur Kyden, j'ai soudain senti le sol trembler. J'ai écarquillé les yeux, ai fait volte-face. Le troupeau entier galopait dans notre direction. ma fourrure s'est hérissée, j'ai bondi sur le côté pour éviter la masse de rennes qui passait, terrifiée. J'ai remarqué une panthère qui leur courait après. Non, ce n'était pas Kyden, c'était encore une autre. Mes yeux suivant cette femelle que n'ai pas vu arriver ce groupe de retardataires. Une demi douzaine de rennes est passée au dessus de moi dans un galop assourdissant, sans prendre en compte ma présence. Terrifiée j'ai reculé, ai senti quelque chose de dur percuter mon épaule. La douleur m'a tétanisé, tandisque le dernier renne disparaissait de mon champs de vision. Le monde a tangué autour de moi. Des ondes de douleur se sont échappées, se propageant jusqu'à ma tête, jusqu'à mes pattes...

[Kyden]

J'étais assez près du renne, si je m'approchais plus il me verrait. Je cherchai Nirvana du regard pour lui faire signe d'attaquer. A ce moment le bruit d'un troupeau qui détale me parvint, j'aperçu une panthère qui pourchassait les rennes et avait affolé le troupeau. Ma proie, alertée par la fuite de ses congénères se redressa et courru pour essayer de les rejoindre. Je m'élançai à sa suite, tampis si Nirvana ne me voyait pas, je devrais me débrouiller seul, ce que j'avais déjà fait plusieurs fois. Le vieux renne n'était pas très rapide, je le rattrapai et bondis, mes griffes s'enfoncèrent dans sa croupe. Comprenant qu'il ne pouvait plus s'enfuir il s'arrêta et m'envoya bouler d'un coup de sabot. Il m'avait atteint dans le ventre, je me relevai en grimaçant, mais la douleur n'était pas assez forte pour me décourager. Il me faisant face à présent, les bois en avant. Je fonçai droit vers ces armes redoutables et, au dernier moment, je fis un bond de coté pour m'attaquer à ses flancs, je parvins à lui infliguer une vilaine coupure mais il se retourna brusquement et je ne parvint à éviter ses bois qu'en sautant en arrière. Je devais me servir de ma vitesse et de mon agilité contre cette proie lente. En restant hors de portée de ses bois, je courrai en rond autour de lui. Il essayait de tourner sur lui-même pour être toujours face à moi, mais il n'y arrivait pas. Je lui mordit sauvagement une patte arrière avant de m'éloigner et de continuer à courrir. Il boitait désormais et avait encore plus de mal à suivre mon rythme. Je bondis sur son dos et plantai mes crocs dans son cou, il beugla, je sautais de nouveau au sol et, alors qu'il ne me menaçait plus de ses bois, trop affolé, je plantai mes crocs dans sa gorge. Il tomba, pendant dans ma gueule. Il remua faiblement les pattes puis cessa de se débattre. Je relachai ma prise, satisfait, et cherchai Nirvana des yeux, je l'aperçue un peu plus loin, petite tache grise et ébouriffée au milieu de la neige. Elle semblait sonnée, je fis tout de suite le rapprochement avec la fuite des rennes, elle se trouvait sur le chemin qu'avait emprinté le troupeau pour s'échapper. Abandonnant la proie sur place je m'élançai vers elle le coeur serré, un groupe de rennes aussi nombreux pouvait être trés dangereux quand il s'affole.

[Agony]

Ma poursuite avec le renne à alerté les autres. Le troupeau changea de direction, ce qui m'avantagea. Mais pas les deux autres panthères... L'un affronta un vieux renne, puis l'autre... Était à terre, comme endormie. Sauf que dans ces conditions, on ne dors pas. Elle avait surement dû heurter un renne, ou se faire mal.
Je pourchasse mon renne, le rattrape, lui bondis dessus puis le charcute. Il est encore vivant lorsque je l'ai presque dépecer. Je n'aime pal la peau. Chacun ses gouts. Il y en a qui n'aime pas les yeux, ben moi j'aime pas la peau.
Avant de manger, j'arrache la jambe du renne, cours jusqu'à la panthère à terre. Je dépose délicatement la cuisse de renne devant la panthère, l'invitant à en manger. Puis je lui demande si elle va bien, si elle a besoin d'aide. Ensuite, je m'excuse pour avoir provoqué la fuite des rennes, et de l'avoir blessée. Kyden est à ses côtés. Je m'excuse aussi auprès de lui, et leur propose mon aide.

[Nirvana]

Les deux panthères ont attrapé leur déjeuner. Moi, je suis restée là, j'avais mal à l'épaule, j'étais terrifiée par ce que je venais de vivre. Imagines des douzaines de monstres qui t'arrivent dessus, ne font même pas attention à toi et t'assoment presque avec leurs immenses pattes... C'est horrible.
La neige m'a soudain semblé trop froide, l'air trop présent. Ma forêt m'a manqué, et toi, toujours toi. Tu me manques Lily.
La responsable de toute cette follie est arrivée, elle a déposé devant moi un morceau de renne. Ca m'a fait pensé à toi, lorsque tu venais dans les bois pour m'apporter à manger. Dans les bois il ne faisait pas aussi froid, tu ne m'aurais jamais déposé dans un endroit si froid. J'ai regardé la pièce de viande et la panthère qui me parlait. J'ai besoin de beaucoup de concentration pour comprendre ce qu'on me dit. Et là je n'ai pas tout compris. J'ai acquiescé avec un sourire pour faire mine d'avoir compris... Je ne sais pas si ça a été convainquant.
Puis Kyden est arrivé. Je suis restée silencieuse. Je ne sais faire que ça, depuis que tu n'es plus là...

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